Apocalypse Now

apocalypse now affiche🎥 (VOST)

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Il est impossible de le nier, Francis Ford Coppola est l’un des réalisateurs les plus influents et des plus importants des années 70. Même si il n’a réalisé que quatre films durant cette décennie, tous figurent parmi les plus grands des années 70 et de l’histoire et ont remporté un grand nombre de récompenses prestigieuses: Oscar du Meilleur Film pour Le Parrain (1972) et pour Le Parrain II (1974) et du Meilleur Réalisateur pour ce dernier, Palme d’Or au Festival de Cannes pour Conversation Secrète (1974) et Apocalypse Now (1979). Ces deux-là ont en plus été nominé aux Oscars du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Film. En plus de cela, ces films traitent de sujets sensibles et souvent en rapport avec l’époque de leur réalisation. C’est le cas de Conversation Secrète, où le travail du personnage principal (Harry Caul) est d’écouter les conversations des gens. Associé au fait que Caul soit un grand paranoïaque, le film capte parfaitement l’ambiance aux Etats-Unis à l’époque du Scandale du Watergate.

Apocalypse Now, lui, est un film parlant directement de la Guerre du Viêt-Nam, et l’un des premiers. Il raconte la mission du capitaine Benjamin L.Willard et de son équipe, à savoir retrouver et exécuter l’ancien colonel Walter E.Kurtz, réfugié dans les forêts au-delà de la frontière avec le Cambodge et coupable, avec une troupe d’indigènes à ses ordres, d’actes d’une terrible sauvagerie, considérées par les services secrets militaires américains comme étant des « méthodes malsaines ». Par les termes employés pour les actes de Kurtz, on y retrouve tout le cynisme des années 70, très présent dans le cinéma, la musique mais également un certain nombre d’évènements de cette décennie. Son équipe est constituée du surfeur Lance Johnson, de l’adolescent Tyrone « Clean » Miller (interprété par Laurence Fishburne, qui n’avait que 14-15 ans lorsqu’il a rejoint le tournage), du nerveux Jay « Chef » Hicks et du commandant du bateau George Phillips. Pendant le voyage, Willard étudie le passé de Kurtz et essaye de comprendre pourquoi et comment un si brillant officier a pu perdre la tête à ce point-là. Ils rencontreront durant la remontée du fleuve des planteurs français (peu de temps après la mort de « Clean ») et y passeront la nuit. La soirée fut par ailleurs marquée par le débat politique entre les français, les faisant quitter la table les uns après les autres. Mais avant de poursuivre leur aventure à 5, ils assisteront à l’attaque au napalm d’un village viêt-namien par des hélicoptères américains sur fond de Chevauchée des Walkyries de Wagner, dirigés par le particulièrement cynique lieutenant-colonel Bill Kilgore, excellemment interprété par Robert Duvall, nominé à l’Oscar du Meilleur Second Rôle Masculin pour sa performance. (sa célèbre citation « J’adore l’odeur du napalm le petit matin », sa remarque sur le fait que le changement de direction du vent empêchera aux soldats et à lui-même d’aller surfer, puisque le napalm sera dirigé vers la plage, donc vers eux) Cette scène des hélicoptères est devenue légendaire depuis et peut être considéré comme un modèle d’utilisation de la musique au cinéma.

Mais la chanson qui rythme le film et qui est en parfaite adéquation avec celui-ci est The End, des Doors, datant de 1967, c’est-à-dire un an avant le moment où se déroule le film (en 1968). En effet, « end » veut dire « fin » en anglais, et l’apocalypse correspond à la fin du monde dans certaines religions, parmi lesquelles le christianisme. Le terme d' »apocalypse maintenant » a été particulièrement bien choisi, car le film montre un monde apocalyptique, oscillant entre mysticisme et réalisme, et « apocalyptique » car le conflit présenté (la Guerre du Viêt-Nam) a pu être considéré comme tel durant les années 60-70 et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le mouvement hippie s’est fortement insurgé contre elle. Ce monde apocalyptique a un effet brutal, agressif et violent sur les êtres humains et sur la nature humaine: Kurtz devenu fou, sanguinaire et psychopathe, Kilgore, cynique comme pas permis, Willard poussé jusqu’aux limites de la nature humaine (abattant deux viet-nâmiens pour ne pas être retardé, se demande si il veut vraiment effectué la mission avec succès…), « Clean », symbole de la jeunesse et de l’adolescence, impliqué lui-aussi dans cette folie furieuse et qui sera le premier du groupe à mourir, avant Phillips et « Chef ».  Néanmoins, contrairement aux deux autres, ses camarades ont eu le temps de pleurer sa mort et il a également eu le droit à des funérailles militaires à la plantation française (Phillips fut juste « enterré sur l’eau du fleuve » et « Chef » a été violemment décapité par les hommes de Kurtz).

Le tournage est resté célèbre pour les très nombreuses difficultés rencontrées pendant le tournage, que l’on pourrait également qualifié d' »apocalyptique »: Marlon Brando est obèse (110 kg) depuis quelques années et n’a pas perdu de poids malgré la demande de Coppola. Ce dernier décidera donc de le filmer dans l’obscurité et en contre-plongée, accentuant encore plus l’aura mystique et la folie de Kurtz. Le premier acteur choisi pour Willard fut Harvey Keitel, mais mécontent de l’alcool vis-à-vis des scènes jouées avec lui, il le remplacera au pied levé par Martin Sheen.  Pour la scène de la chambre d’hôtel au début du film, Sheen dut rester dans une chambre pendant 2 jours, tout en buvant des quantités énormes d’alcool, afin d’entrer dans la personnalité malade et fragilisée de Willard. Il jouera tellement bien la scène qu’il s’ouvrira la main en brisant un miroir et fera quelques temps plus tard une grave attaque cardiaque. Ne voulant pas que le tournage soit interrompu trop longtemps par sa faute, il ne reviendra sur le plateau de tournage qu’au bout de 5 semaines. Le plateau de tournage dans la jungle fut ravagé par le typhon Olga le 26 mai 1976 et la production dut être interrompu pour cette raison pendant 6 semaines. A la fin 1976, le réalisateur était accompagné de centaines d’heures d’images qui s’avérèrent totalement inutilisables. A la fin du tournage, en mai 1977, il avait 250 heures d’images. Le budget du film étant passé de 16 millions de dollars à 30, Coppola dut hypothéquer tous ses biens. Pour tous ces raisons cumulées, Coppola perdit la tête, devenant mégalomane et paranoïaque, perdant 40 kilos et s’adonnant à des dépenses somptuaires (150 000 dollars par jour). L’immense succès du film et sa Palme d’Or sauvèrent Coppola du désastre financier (sa carrière fut presque anéantie) auquel il se sentait voué. Le documentaire Aux coeurs des ténèbres: L’apocalypse d’un metteur en scène (1991) retrace le tournage épique et dramatique du film.

Apocalypse Now est depuis sa sortie universellement considéré par les critiques et le public comme étant l’un des plus grands films de tous les temps. Pour cette raison, le film a fait l’objet d’un très grand nombre d’articles de presse, de sujets de blogs sur Internet… Il fait ainsi l’objet d’un article très dense écrit par Daniel Rawnsley du site OnRembobine. Ce site Internet a été créé en 2012 par plusieurs jeunes gens, tous passionnés de cinéma, de culture, d’art, de musique… La page de l’article débute par la note du film et des informations sur le film (distribution, genre, réalisateur…). On a également accès à la bande-annonce du film. L’article commence par une citation de François Truffaut sur les émotions  que doit procurer un film. Puis Rawnsley réfléchit sur la violence et la folie des personnages et de leurs actes barbares et inutiles. Il considère le film comme un miroir, « reflétant nos propres sentiments par rapport à la Guerre du Viêt-Nam, dans toute leur complexité et toute leur tristesse. » Il propose un post-scriptum sur Apocalypse Now Redux, qui possède 50 minutes de plus que la version sortie au cinéma en 1979. Des critiques sur d’autres films sont également proposées. AlloCiné possède également plusieurs pages concernant Apocalypse Now, dont les critiques par la presse et par les spectateurs. Le film a été classé 78e meilleur film de tous les temps par la presse et 84e par les spectateurs. AlloCiné a été fondé en 1993 par Jean-David Blanc (né en 1968. Entrepreneur français, producteur de cinéma, écrivain, musicien de jazz) et Patrick Holzman, et permet à tout le monde, spectateurs comme membres de la presse, d’exprimer leurs points de vue sur des films.

Voici quelques adresses Internet renvoyant à la bande-annonce ou à des musiques du film:                                                     – la scène des hélicoptères

– The End des Doors

                                                                                                                                                                   S.A–L

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